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Malheureusement, tous les actes de jugement sont assujettis, pour leur rectitude, à deux conditions de rigueur. Il faut, en effet, que l’individu qui veut porter son jugement sur un objet :

1°. Soit possesseur parmi ses idées acquises, de toutes celles qui concernent l’objet à juger ;

2°.Qu’il ait, en outre, assez exercé la faculté de se rendre présentes à l’esprit ses idées acquises, pour pouvoir facilement rassembler toutes celles qui y sont alors nécessaires.

Quiconque ne remplit pas à la fois ces deux conditions lorsqu’il juge quelque chose, fait nécessairement un jugement erroné. Il est dommage d’être fondé à remarquer que c’est là le cas de la plupart des jugemens de l’homme. Presque toujours présomptueux par amour-propre, presque toujours encore satisfait de ses connaissances, qu’il ne sait pas comparer avec celles qui lui manquent, on le voit, en général, prononcer, sans hésiter, sur quantité de sujets, de questions, etc., qui, relativement à ses idées acquises, par conséquent à ses lumières, sont hors de sa portée.

Quant à l’opération qui s’exécute entre différentes idées présentes à l’esprit, lorsqu’on juge un objet, j’en exposerai le mécanisme probable à l’article