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L’essence de la matière est de constituer une substance ; et cette substance, qui est un objet physique, est très-divisible, au moins en molécules essentielles. Elle est d’ailleurs essentiellement passive, inerte, sans mouvement et sans activité propres ; mais elle peut en recevoir, en transmettre, et en produire elle-même lorsque des causes accidentelles l’ont modifiée. Elle a nécessairement de l’étendue, et sa nature est d’être finie, quelque immense que soit la quantité qui en existe, puisqu’elle occupe un lieu dans l’espace.

Il y a, avons-nous dit, différentes sortes de matières créées. Cette assertion résulte de l’observation qui nous apprend que, dans ses opérations, la nature forme des composés de différens degrés qui nécessitent l’emploi d’élémens divers. Qu’il nous soit difficile de nous assurer si telle matière que nous considérons est réellement simple ou composée, cela est très-possible ; mais nous ne saurions douter que tout composé quelconque ne soit le résultat de la combinaison d’élémens différens. Il y a donc diverses sortes d’élémens, et par suite de matières.

La matière fait la base de tous les corps, de toutes leurs parties, en est même la substance unique ; et comme il y en a de différentes sortes, selon que leurs assemblages ou réunions dans un corps en offrent