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force de l’opinion ancienne qui considérait la sensibilité physique comme la source de toutes les idées, de toutes les actions ; il sentait aussi combien étaient fondés ces observateurs qui considérèrent pareillement toutes les déterminations des animaux, non comme un produit d’un choix raisonné, de l’expérience mise à profit, mais comme se formant sans que la volonté des individus y puisse avoir aucune part : ce qui est bien là, effectivement, le propre de l’instinct. Néanmoins, ainsi que l’avaient fait jusqu’alors les philosophes et tous les physiologistes, Cabanis ne reconnut point à quoi tenait la sensibilité physique ; ne la borna point ; l’attribua généralement à tous les animaux, comme étant le propre de leur nature ; ne mit nullement à profit l’importante détermination de l’irritabilité qu’on doit à Haller ; enfin, ne reconnut point véritablement le sentiment intérieur, et, conséquemment, ne put découvrir l’instinct : il confondit même ce dernier avec les penchans.

N’ayant trouvé nulle part la démonstration du sentiment intérieur je crois donc être le premier qui ait mis ce sentiment en évidence, qui ait montré que tout besoin senti peut l’émouvoir et le