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question. Ce sentiment a ses paroxismes, selon les circonstances ; mais il subsiste tant que les causes qui l’ont établi ne changent point, parce que l’espèce de besoin qui en résulte subsiste lui-même. Les paroxismes du même sentiment sont les suites de certaines agitations plus grandes du fluide qui occupe le siège du sentiment intérieur ; agitations opérées par le besoin cité, tout à coup devenu plus pressant. Ainsi les sentimens particuliers de l’homme, très-variés parmi les individus de son espèce, ne sont que des produits de son sentiment intérieur, occasionnés par des besoins en quelque sorte permanens que certains ordres ou états habituels de sa pensée ont fait naître et entretiennent. Sans trop craindre de se tromper, on pourrait dire de ces sentimens que ce sont des habitudes particulières du sentiment intérieur.

Maintenant, on reconnaîtra, sans doute, que l’espèce de digression que je viens de faire, à l’égard des produits du sentiment intérieur, était véritablement nécessaire pour faire entièrement connaître ce sentiment, pour lequel nous aurions besoin d’une expression particulière, afin de le désigner sans confusion. On a pu voir, par tout ce qui précède, que le sentiment dont il est question constitue une puissance très-grande, et surtout très-importante à prendre en considération ;