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Sans doute, tant qu’un organe n’est point altéré, toute opération qu’il exécute ne peut être fausse, et ne l’est jamais effectivement ; il s’ensuit que celle qui constitue un jugement ne saurait l’être. Cette dernière opération est toujours le résultat très-juste des élémens qui y ont servi, en un mot, des idées qui y furent employées.

On peut comparer un jugement au résultat d’une opération d’arithmétique : le quotient trouvé est juste, si la règle a été bien faîte ; et, néanmoins, ce résultat est faux dans son application, si l’on n’a point fait usage, dans le calcul, de toutes les données qui devaient y entrer.

Ainsi, comme je l’ai dit au commencement de cet article, l’homme et les animaux intelligens possèdent deux sources d’actions très-distinctes : celle qui résulte d’une préméditation qui peut amener la volonté d’agir ; et celle qui provient de l’instinct qui peut, de son côté, faire exécuter diverses actions. Il n’en est pas de même des animaux qui ne sont que sensibles ; car l’instinct est la seule source de leurs actions, ce que j’ai déjà montré ; et ils n’ont que des habitudes qu’ils conserveront toujours les mêmes, tant que les causes qui les ont amenées ne changeront point. Quant aux animaux apathiques, les causes qui les font agir sont absolument hors d’eux : privés du sentiment intérieur, ils le sont