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conséquemment d’aucun acte de volonté ; or, cette puissance singulière, qui nous fait agir sans préméditation, à la suite d’émotions éprouvées, est celle-là même que, sans connaître sa nature, l’on a nommée instinct dans les animaux : Hist. nat. des animaux sans vertèbres, Introduction, vol.1, pag. 17 à 19.

C’est elle qui nous arrête et nous fait reculer subitement à l’aspect inattendu d’un danger qui survient, ou lorsqu’un grand bruit nous surprend ; c’est elle qui nous cause la frayeur, selon notre faiblesse plus ou moins grande, à la vue des périls auxquels nous sommes exposés ; c’est elle qui dérange notre présence d’esprit, c’est-à-dire, nos facultés d’intelligence, dans les circonstances difficiles où nous nous rencontrons ; c’est elle, en un mot, qui, dans une émotion violente, telle qu’une douleur excessive ou une joie immodérée, trouble nos sens, au point de nous en faire perdre quelquefois l’usage, etc., etc., etc.

La puissance singulière dont je viens de parler, et qui nous fait agir à notre insu, avant qu’aucune préméditation ait pu concourir à l’action exécutée ; celle, en un mot, que l’on a nommée instinct, n’est donc point particulière aux animaux, puisque nous y sommes nous-mêmes assujettis. Elle ne