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il a conçu d’une autre existence sans terme qui doit succéder pour lui à la première, et dans laquelle sa pensée se dédommage de la perte de celle-ci. Le fondement positif de cet espoir est encore à découvrir ; néanmoins, l’homme ayant su élever sa pensée jusqu’à l’être suprême, par l’observation de la portion de ses œuvres qu’il a pu contempler, cette grande pensée a étayé son espérance, et lui a inspiré des sentimens religieux, ainsi que les devoirs que ceux-ci lui imposent.

Je ne montrerai point comment ces sentimens religieux peuvent être modifiés par certains de ces penchans naturels qui, trop souvent, maîtrisent l’homme dans ses actions ; ni comment le fanatisme et l’intolérance religieuse, qui différent si considérablement de la vraie piété, peuvent résulter de son penchant à la domination. Ce qui précède doit suffire pour l’éclaircissement de ces objets.

La vie de l’homme, quoique agitée dans son cours par des contrariétés sans nombre, et trop souvent par une multitude de souffrances, soit physiques, soit morales, le met néanmoins dans un état presque continuel de jouissances qui naissent du sentiment de son existence, et qui ne sont interrompues que pendant le sommeil complet et