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de la réunion du bien-être physique et de celui qu’on nomme moral ; mais, outre que cette réunion est en général assez rare, le bien-être senti ne réside réellement que dans les momens de jouissances ; et malheureusement ces momens sont presque toujours très-passagers, étant interrompus ou en quelque sorte suspendus par des peines plus souvent morales que physiques. La destinée de l’homme se compose donc d’alternatives irrégulières de bien-être et de mal-être, parmi lesquelles les dernières, surtout celles qui concernent les souffrances morales, paraissent trop souvent l’emporter.

Enfin, relativement au penchant qui nous fait éprouver un sentiment d’horreur pour l’anéantissement de notre être, il faut aussi l’attribuer à la nature ; car il est la conséquence immédiate de l’amour qu’elle nous a donné pour notre conservation. En effet, ce sentiment profond que l’homme seul paraît posséder, et qui lui est général, parce que, très-probablement, il est le seul être intelligent qui connaisse la mort, lui inspire une répugnance on une aversion constante pour sa destruction, et nous semble être la source de l’espoir qu’