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Le second des sentimens désordonnés de l’intérêt personnel est l’égoïsme ; sentiment méprisable qui fait que l’on ne voit en tout que soi, que l’on rapporte tout à soi, que l’on n’a aucun égard à l’opinion d’autrui, et qu’on ne voit que son intérêt, presque toujours mal jugé.

On sait que ce sentiment désordonné donne lieu à l’avarice, à la cupidité, etc. ; nous entraîne à ne connaître d’autre justice que notre intérêt personnel à faire au besoin un accomodement avec les principes ; et nous porte en outre à la conservation des préventions qui sont dans notre intérêt, à l’indifférence envers tout ce qui lui est étranger, à la dureté et à l’insensibilité à l’égard des peines, des souffrances et des malheurs des autres, etc., etc.

Par les mêmes voies citées, l’intérêt personnel donne lieu quelquefois à une force d’action et à un sentiment qui semblent sans mesure ; tels que l’audace, la témérité même qui fait que sans examen des périls, on s’y précipite aveuglément, et souvent sans nécessité.

Par le sentiment intérieur et la pensée dirigée par la raison, l’intérêt personnel, alors parfaitement réglé, donne lieu à ses plus importans produits, savoir : 1°. à la force qui constitue l’homme laborieux que la longueur et les