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Il est facile de concevoir que ces penchans particuliers et ces intérêts individuels si variés, devant toujours céder à l’intérêt de la société, avec lequel ils sont souvent en opposition, de même qu’ils le sont aussi presque toujours entre eux, il en résulte nécessairement un conflit de puissances contraires, auquel les lois, les devoirs de tout genre, les convenances établies par l’opinion régnante, et la morale même, opposent une digue trop souvent insuffisante.

Sans doute, l’homme naît sans idées, sans lumières, ne possédant alors qu’un sentiment intérieur et des penchans généraux qui tendent machinalement à s’exercer. Ce n’est qu’avec le temps et par l’éducation, l’expérience, et les circonstances dans lesquelles il se rencontre, qu’il acquiert des idées et des connaissances, parce qu’il a, dès l’origine, des organes tout préparés pour les lui procurer.

Or, par leur situation et la condition où ils se trouvent dans la société, les hommes n’acquérant des idées et des lumières que très-inegalement, l’on sent que celui d’entre eux qui parvient à en avoir davantage en obtient des moyens pour dominer les autres ; et l’on sait qu’il ne manque jamais de le faire.

En effet, parmi les hommes qui ont acquis beaucoup