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changée en besoin qui se transmet aussitôt du foyer de l’esprit à celui du sentiment intérieur et qui l’émeut : or, cette émotion amène l’action déterminée par la volonté.

Dans le premier cas, le sentiment intérieur, ému directement par les causes qui constituent le besoin senti, produit nécessairement, et sans erreur, l’action qui peut y satisfaire c’est là le propre de l’instinct.

Tout est contraire dans le second cas : le besoin, déterminé par la volonté d’agir, résulte toujours d’un jugement, est fixé ou en quelque sorte arrêté avant de parvenir au sentiment intérieur, et n’est senti qu’à l’instant même où il l’émeut ; or, comme en général tout jugement est fort exposé à l’erreur, ce que nous montrerons, il s’ensuit que les actes de volonté qui en résultent amènent trop souvent des actions erronées, c’est-à-dire, contraires au véritable intérêt de l’individu.

On sent qu’à l’égard des êtres qui ne sont que sensibles, tout besoin quelconque est instinctif ; les causes de ce dernier affectent toujours immédiatement le sentiment intérieur, ce qui fait que l’action qu’il exige n’est jamais erronée.

L’émotion : phénomène du sentiment intérieur de tout être sensible, intelligent ou non,