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de même nature ; mais la première donnant lieu au fait si particulier et si intéressant à considérer, que constitue notre sentiment d’existence, je dois faire remarquer les particularités qui la distinguent.

Sensation permanente : je nomme ainsi celle qui s’exécute dans tous les points sensibles du corps, et en général sans discontinuité, pendant le cours entier de la vie de l’individu. Elle résulte des mouvemens vitaux, des déplacemens des fluides, des frottemens qu’ils exécutent dans ces déplacemens, frottemens qui sont les suites de contacts et par conséquent de causes affectantes, et qui même produisent un bruit particulier que nous distinguons fort bien dans la tête, surtout lorsque nous sommes malades. Ces causes affectantes, quoique extrêmement faibles, étant infiniment multipliées, produisent à l’extrémité des nerfs qui se rendent à tous les points sensibles du corps, une légère agitation dans le fluide subtil qu’ils contiennent, laquelle vient aboutir de toutes parts à celui que renferme le foyer commun, et y occasionne une sorte de frémissement sans interruption. C’est probablement à cette cause physique qu’est dû ce sentiment intime d’existence que nous éprouvons, quelque obscur qu’il soit.