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SYSTÈME ANALYTIQUE

cune de ces deux sources d’actions ; mais auparavant nous dirons que les facultés qu’elles procurent à l’homme sont toutes dépendantes de son organisation, qu’elles sont uniquement le produit de fonctions qu’exécutent ceux de ses organes particuliers qui y donnent lieu, et que l’intégrité de ces facultés résulte nécessairement de celle des organes dont il s’agit.

Telles sont les principales généralités qui concernent l’homme, et qu’il conviendra toujours de prendre en considération lorsqu’on s’occupera de son histoire. Nous y ajouterons que, relativement à l’état où il se trouve actuellement dans tout pays civilisé, et aux causes qui paraissent avoir amené cet état, plus il s’éloigne de la nature plus il compromet sa tranquillité, sa santé, sa liberté et son bonheur. La société, qui lui est si avantageuse sous certains points de vue, lui devient insensiblement très-nuisible sous mille autres : elle l’éloigne de plus en plus de la vie simple ; le porte à multiplier à l’infini ses besoins ; développe ses penchans, en leur fournissant des occasions de se diviser et sous-diviser en ramifications sans terme ; exalte en lui, tantôt telle passion, tantôt telle autre, et même plusieurs à la fois, selon les circonstances de sa situation ; enfin, multipliant ses intérêts,