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faisaient usage ; et, quoiqu’il soit évident qu’aucune langue ne peut être plus naturelle à l’homme que d’autres, c’est-à-dire, qu’il n’y ait point de langue mère, celles qui se formèrent par l’usage chez les différentes nations, s’altérant toujours avec le temps, et de proche en proche, non-seulement se diversifièrent, mais donnèrent lieu à une multitude énorme d’idiomes particuliers qui ne sont connus que dans les lieux où on les emploie.

Ainsi la multiplication et l’étendue des moyens que l’homme sut imaginer pour communiquer ses idées aux individus de son espèce, contribuèrent singulièrement à développer son intelligence ; et il obtint, par cette réunion de voies, une supériorité si grande sur les animaux, même sur ceux qui sont les plus perfectionnés après lui, qu’il laissa une distance considérable entre son espèce et les leurs.

Maintenant on est autorisé à dire que « l’homme est un être intelligent, qui communique à ses semblables sa pensée par la parole, et qui est le plus étonnant et le plus admirable de tous ceux qui appartiennent à notre planète. Dominateur à la surface du globe qu’il habite, dominateur même des individus de son espèce, leur ami sous certains rapports, et leur ennemi sous d’autres,