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petit nombre de besoins comparativement aux siens, n’ont aussi qu’un très-petit nombre d’idées ; et, pour communiquer entre eux, quelques signes leur suffisent entièrement. Il en est bien autrement à l’égard de l’homme ; car ses besoins s’étant infiniment accrus et diversifiés, et le forçant à multiplier et à varier proportionnellement ses idées, il fut obligé d’employer des moyens plus compliqués pour communiquer sa pensée à ses semblables. De simples signes ne lui suffirent plus. Il lui fallut non-seulement varier les sons de sa voix, mais en outre les articuler ; et selon le développement particulier de l’état intellectuel de chaque peuple, les sons articulés, destinés à transmettre les idées, reçurent une complication plus ou moins grande. La faculté de former des sons articulés, qui, par convention, expriment des idées, constitue donc celle de la parole que l’homme seul a pu se procurer ; et la nature des conventions admises, pour attribuer à ces sons articulés des idées usuelles, constitue aussi les diverses langues dont il fait usage. Quant aux conventions qui distinguent ces dernières, on peut dire qu’elles prirent partout leur source dans les circonstances particulières où se trouvèrent les peuples, et par les habitudes qu’ils admirent alors pour exprimer les idées dont ils