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qui est en même temps la plus perfectionnée.

Ainsi, par l’habitude qu’il prit d’une stature nouvelle et très-particulière, l’homme ayant obtenu, de ses membres antérieurs, de grands moyens et surtout une adresse très-considérable, parvint à se fabriquer différentes sortes d’armes, à s’en servir avec succès, tant pour se défendre que pour attaquer, et sut dominer, par cette voie, ceux des animaux qui l’égalaient ou le surpassaient en taille et en force. Il put donc multiplier indéfiniment les individus de son espèce, les répandre partout, s’emparer de tous les lieux habitables, réduire les développemens et la multiplication, tant des espèces voisines de la sienne, que de celles qui sont les plus fortes et les plus féroces, les reléguer dans des déserts ou dans des lieux difficiles qu’il n’a pas daigné habiter, et par là rendre stationnaires leurs développemens et l’état de leurs facultés.

S’étant ainsi répandu presque partout, et ayant pu se multiplier considérablement, ses besoins s’accrurent progressivement par suite de ses relations avec ses semblables, et se trouvèrent infiniment diversifiés. Or, ceux des animaux qui jouissent comme lui des facultés d’intelligence, mais dans des degrés fort inférieurs, n’ayant qu’un