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pendant qu’elles endommagent peu à peu les matières qui les arrêtent, se partagent en courans divers, l’un vers le nord, l’autre vers le sud, et influent, dans leur cours, sur la forme des côtes. Celles qui se dirigent ainsi sur l’Amérique, l’ont déjà fortement échancrée à son centre, et n’ont plus que l’isthme de Panama à franchir pour diviser ce continent en deux parties. Ailleurs, elles sont encore parvenues à séparer la Nouvelle Hollande du continent de l’Asie, et ont formé dans l’intervalle les archipels que l'on y connaît. Voyez, dans mon hydrogéologie, les détails de ces observations.

Il s’ensuit donc que, d’un côté, les mers, en s’éloignant, laissent des terrains à découvert ; tandis que, de l’autre, elles entament les rives avec plus ou moins de succès, selon que la nature des matières qui les forment s’y prête plus ou moins. Par cette voie, elles opèrent divers envahissemens très-irréguliers sans doute, mais qui ne rencontrent jamais d’obstacles absolus. La lenteur infinie de ces effets les rend entièrement imperceptibles à l’observation de l’homme, à cause de la brièveté de sa vie ; et cependant, en consultant d’anciens monumens, il reconnaît des lieux d’où la mer s’est retirée, et d’autres qu’elle a réellement envahis.