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méridien ou à l’anti-méridien des vastes eaux en question. Il y a donc, pour un point déterminé de l’océan, une bosse qui se forme de douze heures en douze heures ; mais les époques précises de la formation de ces bosses se déplacent assez régulièrement, et retardent chaque jour d’environ trois quarts d’heure. Maintenant on conçoit que le soulèvement dont il s’agit donnerait lieu à des vides réels dans la bosse ou sous la bosse, si la fluidité des eaux et les lois qui la concernent ne s’y opposaient, en forçant de proche en proche et de tous côtés les eaux avoisinantes de remplir ces vides. Il en résulte que pendant six heures les eaux des rivages, en s’éloignant pour aller fournir à la bosse, s’abaissent contre les rives, si le plan de celles-ci est presque vertical, ou s’en écartent, si ce plan est incliné ; que, pendant les six heures qui suivent, les eaux reviennent vers les rives et terminent l’effet de la première bosse ; qu’enfin, immédiatement après ces douze heures, les eaux des rivages s’en retirent encore pendant six heures pour la formation de la seconde bosse, et reviennent pareillement dans le cours des six heures qui suivent. Ces phénomènes très-connus constituent ce qu’on nomme le flux et reflux des mers. Il y a donc quatre mouvemens non interrompus dans la masse des eaux marines ; pendant le cours de vingt-quatre