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SYSTÈME ANALYTIQUE

quefois contradictoires, sont toujours bons, justes et utiles à considérer.

Partageant donc le sentiment de l’homme célèbre que je viens de citer, du plus profond de nos moralistes, j’ose dire que de toutes nos connaissances, la plus utile pour nous est celle de la nature, celle de ses lois, en un mot, de sa marche dans chaque sorte de circonstances. Aussi peut-on assurer que chaque individu de l’espèce humaine fournit sa carrière plus ou moins complètement, plus ou moins heureusement, selon que la direction qu’il donne à ses actions se trouve plus ou moins conforme aux lois de la nature, selon qu’il s’en éloigne plus ou moins et selon qu’il tire un parti plus ou moins avantageux de tous les objets qui sont en relation avec lui, ou qui peuvent le servir. Ce sont là, je crois, les vérités les plus importantes pour nous, celles qui doivent plus que toute autre attirer notre attention et même la fixer.

D’après les considérations qui viennent d’être exposées, et les réflexions qui les accompagnent, je conclus :

. Que, pour l’homme, la plus utile des connaissances est celle de la nature, considérée sous tous ses rapports ;

2°. Que, conséquemment, la plus importante de ses études est celle qui a pour but l’acquisition entière de cette connaissance ; que cette étude ne doit pas se borner à l’art de distinguer et de classer les productions de la nature, mais qu’elle doit conduire à reconnaître ce qu’est la nature elle-même, quel est son pouvoir, quelles sont ses lois dans tout ce qu’elle fait, dans tous les changemens qu’elle exécute, et quelle est la marche constante qu’elle suit dans tout ce qu’elle opère ;

3°. Que, parmi les sujets de cette grande étude, celles des lois de la nature qui régissent les faits et les phénomènes de l’organisation de l’homme, son sentiment intérieur, ses penchans, etc., et celles aussi auxquelles sont soumis les agens extérieurs qui l’affectent, ou ceux qui peuvent compromettre tout ce qui l’intéresse directement, doivent attirer son attention et exciter ses recherches avant les autres ;

4°. Qu’à l’aide des connaissances qu’il peut obtenir par ces études, il se conformera plus aisément aux lois de la nature, dans toutes ses actions ; il pourra se soustraire à des maux de tout genre ; enfin, il en retirera les plus grands avantages. (Art. ext. du nouv. Dict. d’Hist. Nat. de M. Déterville.)