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suivant la ligne logique, c’est-à-dire en leur démontrant par la force des déductions que le bon sens, la justice, la nécessité imposent l’idée ou la réforme qu’il défend. M. Jules Ferry est un homme de bonne foi et un esprit pratique ; il ne méprise point les abstractions, les conceptions idéales, tout ce bagage des philosophies que quelques-uns transportent de l’école dans la politique ; mais il les néglige de parti pris ; à ses yeux, le plus bel argument ne vaut pas un fait, et ses raisonnements, qui s’appuient toujours sur la réalité, ont la puissance et la précision même des faits. Il est trop profondément convaincu pour n’être jamais passionné ; la partialité, le sophisme, l’ironie malveillante et stérile le révoltent ; alors, sa nature de combat apparaît, son ton devient acerbe, il rend coup pour coup, il frappe de face, gardant juste ce qu’il faut de mesure et de ménagements pour rester parlementaire. L’opposition l’excite, les soulèvements qu’il provoque par une réplique l’enflamment ; mais, comme ces généraux qui ne montraient jamais plus de sang-froid que dans le chaud de la bataille, tout bouillant de colère, tout vibrant d’indignation, M. Jules Ferry reste maître de lui--