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rement, les événements qui s’accomplirent pendant son passage à la présidence du conseil. Il en est deux toutefois qui laisseront une trace profonde dans l’histoire : l’un est l’exécution des décrets ; l’autre l’expédition de Tunisie. L’exécution des décrets a été la conséquence de l’impolitique rejet de l’article 7 de la loi sur l’enseignement, par un Sénat mal inspiré ; l’expédition de Tunisie a été le point de départ d’une politique nouvelle de la France à l’extérieur. Pour en saisir la portée, comme pour en apprécier équitablement la conduite, il faut lire les deux discours que M. Jules Ferry fut appelé à prononcer au mois de novembre 1881. Jamais succès oratoire et politique ne fut moins discuté. À ce moment, M. Jules Ferry était virtuellement démissionnaire ; il se retirait devant M. Gambetta, porté au gouvernement de la France par un irrésistible mouvement de popularité ; mais on peut dire que ces remarquables discours assuraient sa rentrée au moment même où il quittait le pouvoir.

Il avait mérité le mot que M. Gambetta lui-même a prononcé sur lui : « Ferry est un des rares hommes qui ont grandi aux affaires ». Après la chute du cabinet Gambetta, M. de