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bout. Maire de Paris, comme le capitaine d’un vaisseau incendié, il n’abandonna son poste que lorsqu’il lui fut bien démontré, à lui et à tous ceux qui l’entouraient, qu’il ne restait plus aucun moyen de salut, et alors même il tint à sortir de l’Hôtel de Ville le dernier. De six heures du soir à près de dix heures, le 18 mars, M. Jules Ferry expédie dépêches sur dépêches au préfet de police, au général Vinoy, gouverneur de Paris, au général Le Flô, ministre de la guerre, à M. Ernest Picard, ministre de l’intérieur et à M. Thiers lui-même. Il signale les progrès du mouvement insurrectionnel, il propose des moyens de défense. L’angoisse éclate dans ses dépêches ; on y sent l’indignation, la colère, le désespoir d’un homme de cœur, d’un patriote, d’un bon Français. Le général Vinoy, à six heures, avait donné l’ordre de faire évacuer la caserne Napoléon et l’Hôtel de Ville par les troupes qui s’y tenaient encore. À 7 heures 16, M. Jules Ferry demande au gouvernement la confirmation de cet ordre par dépêche. Il télégraphie : « L’Hôtel de Ville n’aura plus un défenseur. Entend-on le livrer aux insurgés, quand, pourvu d’hommes et de vivres, il peut tenir indéfiniment ? »