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de la lumière font des trous éclairant les flancs pelés d’une colline, les chaumes d’une cime, ou les fermes disséminées sur les hauteurs, au milieu des clairières ; au nord, au delà des plaines où s’est livré en 1870 le combat de la Bourgonce, l’horizon est fermé par les derniers chaînons qui vont mourir dans les prairies de la Meurthe près de Raon-l’Étape ; enfin, au pied de la colline même sur laquelle est construite la villa, à quelques pas de l’ermitage où Erckmann, le collaborateur de Chatrian, a habité si longtemps, s’étend la petite ville de Saint-Dié, serrée entre deux montagnes couvertes de sapins. Ce qu’on ne peut décrire, c’est le détail infini du paysage, ces innombrables caprices des formes et des couleurs, cette variété d’aspects qui va de l’animation de la ville au calme farouche des forêts, cette variété de bruits qui passent du halètement monotone des machines dans les fabriques au murmure profond de l’air s’engouffrant dans les vallées ; ce qu’on ne peut décrire surtout, ce sont les transformations innombrables que les fantaisies de la lumière font subir à cet ensemble de choses, en tirant tour à tour un décor aimable d’opéra-comique, un panorama