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prose, en allemand, en français. Son secret s’échappa par les dernières déchirures de son cœur.

J’aurai, non pas achevé le portrait, qui demanderait encore bien des retouches, mais indiqué les principaux traits de cette grande et touchante physionomie, en disant comment elle apparut pour la première fois au prince Charles de Hohenzollern.

C’était à Berlin, pendant un séjour de quelques mois que la princesse Élisabeth y fit, en compagnie de la jeune comtesse Marie de Flandre, aujourd’hui sa belle-sœur.

Elle descendait, avec sa vivacité habituelle, le grand escalier du château. Fuyait-elle l’ennui ? Sentait-elle repousser ses ailes de la libre vie de Neuwied ? Elle s’élançait ; elle fit un faux pas, manqua une ou deux marches, et se serait tuée ou blessée, si le jeune prince Charles, qui montait l’escalier, ne l’eût reçue dans ses bras.