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vail qui fait que la reine devance le roi, se réveille avant le jour, rallume sa lampe, éteinte la dernière, et a déjà filé sa quenouille, quand tout le monde dort.

N’est-il pas curieux de noter qu’elle eut pour institutrice en titre mademoiselle Lavater, petite-nièce du célèbre physiognomoniste ? Mais ce n’est pas aux traditions apportées par sa gouvernante qu’elle doit sa science de l’observation. S’il fallait trouver une influence déterminante de sa vocation, autour d’elle, je la chercherais plutôt dans sa famille.

Son aïeule, la princesse Louise de Wied, était poète ; son grand-père avait un frère peintre, et un autre, le prince Maximilien, voyageur et naturaliste célèbre ; son père a écrit des livres de philosophie.

Mais c’est surtout la douleur qui l’a faite poète. Jusqu’à la mort de sa petite fille, on ignorait que la reine eût écrit en vers, en