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Si la reine de Roumanie n’a pas de regret de la patrie échangée, elle se souvient du moins, avec une mélancolie tendre, de sa bonne Allemagne, de ses bons parents, et des gerbes qu’elle a portées.

On sait qu’elle est une princesse de Wied. Mais dans cette douce principauté, en même temps qu’elle recevait, sous la direction d’une mère intelligente et attentive, l’instruction la plus complète, elle vivait librement en plein air, dans la nature. Elle était la vivacité, la gaieté, souvent forcée, d’un intérieur que la maladie assombrissait. Le prince son père est mort de la poitrine ; le plus jeune de ses deux frères, qui aurait dû être son compagnon de jeux, languissait, avant de mourir, à côté d’elle. Elle apprit à soigner, à consoler, avant d’avoir souffert par elle-même. La princesse de Wied avait fait construire une métairie où elle rêvait de confiner, d’élever, de guérir l’enfant