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qui doit les béatifier. Elles ont voulu penser joliment ; elles n’ont pas pensé sans le vouloir.

Je ne crois pas m’abuser en affirmant qu’on trouvera dans les réflexions de la reine Élisabeth de Roumanie une effusion plus naïve, partant plus profonde, une indiscrétion de la conscience, moins consentie par elle. Obligée, par devoir, de retenir sa sincérité en public, de n’en laisser filtrer que les sourires, la reine la dédommage dans la solitude, et la laisse rire ou pleurer tout à l’aise.

Dans la plupart des recueils, un système sert de fil à ces perles réunies. Dans l’album de la reine, on sent la spontanéité, parfois l’embarras d’un esprit naïf, ardent qui vibre plusieurs fois au même coup, au même bruit, et qui finit par choisir l’écho final, mais qui abandonne aux commentaires les modulations diverses de sa ré-