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~gg RÈGNE DE LA TERREUR EN FRANCE.

d’imitation, une guerre de marionnettes, nous suivons les ennemis sur les points où ils se montrent, nous allons où ils nous conduisent, sans plan, sans idée qui nous soient propres. Ne pouvons-nous discuter ce que nous avons à faire sans nous inquiéter de leurs mouvements ? » Lorsque Carnot eut lu le mémoire auxquel ces lignes servaient d’introduction, il s’écria: « Voilà un officier qui fera son chemin !< Robespierre prit alors t’écrit, et le lut attentivement « C’est un homme bien dangereux (1) », dit-il. L’affaire en resta là. Cependant Hoche fit preuve d’une si infatigable énergie au siège de Dunkerque qu’il fut nommé général de brigade, et bientôt après général de division. Il présenta alors de nouveau au Comité ses projets pour la conquête de la Belgique reprenant dans leur ensemble les idées de Barthélemy, et insistant pour qu’on réunît les troupes en masses considérables et pour qu’on abandonnât sans hésiter tous les points d’une importance secondaire. « Qu’est-ce que la destruction d’une bicoque, disait-il, lorsqu’il s’agit de l’issue d’une campagne et du bien du pays ? » Mais il prêchait dans le désert nous avons vu, au lieu de cela, quelles instructions reçut Jourdan à la fin d’octobre.

On sentait impérieusement, à cette époque, la nécessité de donner un chef énergique à l’armée de la Moselle. Audouin, se souvenant alors de son ami, le proposa à Bouchotte Carnot ne fit aucune objection et le Comité autorisa la nomination. Hoche partit pour son nouveau poste avec l’ordre de .débloquer Landau à tout prix; mais, en arrivant, il trouva cette tâche presque désespérée. L’armée était faible, désorganisée, découragée il déclara à Bouchotte qu’il ne pouvait rien faire que les premiers coups devaient partir de l’armée du Rhin, et, en conséquence, il envoya une division de son armée renforcer Pichegru. De ce côté cependant, les choses n’allaient pas beaucoup mieux. Les nouvelles de Landau étaient chaque jour plus inquiétantes, et de nouveaux ordres, plus pressants, arrivaient de Paris. Il y eut alors un moment de perplexité générale Pichegru dut à son tour (1) C’est ce que raconte Carnot dans le mémoire contre Bailleul et le 18 fructidor. Quatre ans après ces événements, il nomme encore l’auteur du projet « qui sergent qui fera son chemin )), quoique Hoche fut déjà officier depuis longtemps mais cela. ne me paraît iufirmer en rien l’authenticité de l’auccdotc.