Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/415

Cette page n’a pas encore été corrigée

FIN DE LA CAMPAGNE DE 1793. AU

tionnaires seraient tenus d’exécuter promptement les mesures révolutionnaires; quant au Comité, il devait tourner l’armée révolutionnaire contre les ennemis de la Révolution, faire dresser un état exact de tous les vivres qui se trouvaient en France, laisser à chacun ce qui était nécessaire à sa subsistance, et soumettre le reste aux réquisitions. Le rapport que Saint-Just présenta au nom du Comité pour appuyer cette loi exprimait sans détours, mais en phrases pompeuses, les intentions du nouveau gouvernement. Il dëëlarait aux employés, comités, commissaires, à toutes les autorités démocratiques en un mot, que le Comité de Salut public réclamait de leur part efforts, discipline, obéissance absolue. En compensation, il disait à la nation « Il est nécessaire à l’établissement de la République que la volonté du peuple souverain étouffe la minorité monarchique et règne sur elle par droit de conquête. » Ainsi, cette République reconnaissait avec une brutale sincérité son impuissance à établir une liberté légale et a- gouverner autrement que par la force des armes. Sa présomption était si grande, qu’en faisant ainsi l’aveu de sa faiblesse elle croyait accomplir un acte de vigueur et de témérité.

CHAPITRE II

FIN DE LA CAMPAGNE DE 1793.

Nous avons vu dans le livre précédent quelle était, après la prise de Mayence, la position respective des puissances belligérantes. Sur la frontière d’Italie, les Sardes avaient cessé toute attaque, par suite du refus fait par l’Autriche de leur accorder l’appui qu’ils demandaient. Sur le Rhin, Wurmser, en dirigeant tous ses efforts contre l’Alsace, avait détourné les dangers qui menaçaient l’intérieur de la France et avait amené une rupture complète entre lui et la Prusse. Sur la frontière de France, C6bourg était avec une partie de l’armée devant Le Quesnoy, Orange avec une autre partie devant Menin, et York avec une troisième