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B&& r4 SUSPENSION DE LA GUERRE DE LA COAUDON.

la Convention, sur les instances impérieuses du club et de la Communs,a~ait ordonné, sous peinedesplus sévères châtiments, la mise en liberté do tous les <t patriotes opprimés. C’était pour Lyon l’arrêt de mort d’une population désespérée et avide de vengeance, et la délivrance des bêtes féroces les plus indomptées. Aussi, en dépit de tous les décrets de.Ia Convention, le procès de Challier fut activement poursuivi, l’armement du peuple continua, et un royaliste déclaré, Perrin de Précy, fut mis à la tête de cette armée civique. Le contre-coup de cette résistance se fit promptement sentir à Paris. Les Jacobins fulminèrent contre le Comité, dont la criminelle faiblesse avait laissé la situation s’envenimer ainsi, et le Comité lui-même commença à reconnaître l’impossibilité de persister plus long-temps dans la voie qu’il avait suivie jusqu’alors. Son rapport, depuis si longtemps attendu, sur les crimes et le sort des Girondins fut, autant que je puis en juger, ce qui détermina la catastrophe. Ce rapport avait été rédigé par Saint-Just; mais il avait subi plusieurs modifications, imposées par la majorité du Comité (t). Il y était dit que les députés, au nombre de neuf, qui s’étaient enfuis après avoir pris une part ouverte à la rébellion, seraient seuls proscrits, et que cinq autres seraient mis en accusation quant au reste des Girondins, ils devaient être rappelés à la Convention. Ces propositions furent présentées le 8 juillet par Saint-Just, au nom du Comité mais les Jacobins y virent en même temps une amère ironie et un danger mortel pour leur parti, et ils firent ajourner la discussion. Ils ne voulaient plus entendre parler d’un Comité qui faisait descendre la moitié de leurs ennemis des marches de l’échafaud pour leur rendre leurs sièges à la Convention. Les pouvoirs de ce Comité expiraient le 10 juillet; on pouvait donc le dissoudre sans attaque et sans violence. La Convention n’avait pour cela qu’à ordonner de nouvelles élections, au lieu de proroger les anciens pouvoirs. Plusieurs des membres du Comité demandaient eux-mêmes qu’il en fût ainsi, soit par crainte des persécutions, soit dans l’espoir de rester possibles pour l’avenir. L’ami le plus intime de Danton, Camille Dcsmoulins, se chargea d’en faire la proposition. Barère, qui toujours se plaçait du côté (1) Pfocfs-~e’’baux du Comité de Salut public, 24 juin~ 2 juiUct.