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forcèrent à se décider plus tôt encore qu’elle ne comptait le faire.

Ses préparatifs, dans leur précipitation, avaient été trop bruyants pour rester longtemps cachés à la Gironde. Dés le 12 mai, Mazuyer avait, dans un rapport détaillé, dénoncé toutes ces menées au Comité de Salut public (1) mais les membres du Comité, placés entre Danton et la majorité de la Convention, n’avaient pas osé se prononcer. Le i8 enfin, Guadet signala ouvertement la conspiration à l’Assemblée, et demanda la suspension du Conseil de la Commune, auteur de toutes les séditions. Barére chercha à parer le coup et a gagner du temps, en proposant à la Convention rétablissement d’une commission de douze membres, chargée de faire une enquête sur les décisions récentes de la Commune. Il était évident que l’on n’aurait trouvé dans les procès-verbaux nulle trace de projets sanguinaires, et que, par conséquent, Danton aurait été disculpé mais la Gironde, profitant des avantages qu’elle avait déjà remportés, ajouta a la proposition de Barére que les douze étendraient leurs investigations à tou? les actes perturbateurs de l’ordre publie (2). Elle réussit en outre à faire choisir les commissaires parmi ses partisans les plus dévoués, qui se mirent à l’oeuvre sur-le-champ. Comme on devait s’y attendre, les matél iaux leur affluèrent de toutes parts dés le 2~), ils firent interdire les séances de nuit aux assemblées des sections et enlever à Boulanger le commandement en chef de la garde nationale; puis, la nuit suivante, Hébert, le favori de la démocratie parisienne, fut arrêté par leur ordre ainsi que Varlet et trois autres de ses créatures. La catastrophe était imminente il fallait que l’un des deux partis succombât. Hébert était initiéà tous les projets desjacobins, Varletet ses amis étaient leurs instruments les plus actifs; les démocrates étaient donc perdus s’ils ne prévenaient pas leurs adversaires. Les sections n’hésitèrent plus; il importait que, dans les vingt-quatre heures, une pétition impérieuse fût signée en faveur d’Hébert .dût-onrecourir ouvertement a la violence si la persuasion ne suffisait pas. Ce fut ce qui arriva. Lorsque les patriotes n’étaient (1) Papiers du Comité de Salut public.

(2) «Vos amendements Uberticides~ criaBazire aux Girondins le 31 mai. (Voy. les assertions de Saladin dans Buchez, 28, 37.)