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S8? SUSPENSION DP: LA GPEPPP PE LA COAUTION.

Tandis que tout marchait ainsi en .Pologne au gré des désirs de !a Russie, la tournure que prit à cette époque la politique autrichienne vint encore fortifier la position de cette puissance, pn vit alors combien avait été habile la conduite de Catherine à l’égard de l’Autriche, lors du deuxième partage de la Pologne, Aux yeux de Thugut, le nouveau ministre, rien ne pouvait être plus préjudiciable à l’Autriche que l’agrandissement de la Prusse, et la plus grande faute de Léopold avaitété d’abandonner l’alliance ru~se, Tlnjgut fit donc déclarer Saint-Pétersbourg que l’empereur désirait ardemment voir se rétablir entre lui et Catli.erine l’ancienne intimité de ~781. Tout en persistant dans son refus d’accéder an traité conclu le 23 janvier à Saint-Pétersbourg, il ne fit aucune objection à l’extension de la Russie; mais il supplia Catherine de s’opposer à celle de la Prusse, ou au moins de faire en sorte qu’elle n’eût pas lieu immédiatement. En même temps, il somma la Russie de déclarer quelle indemnité elle destinait à l’empereur, faisant observer que l’échange bavarois, outre qu’il était insuffisant, rencontrait de grands obstacles, et t donnant à entendre que l’Autriche pourrait bien être obligée de réclamer pour elle-même une partie de la Pologne. Thugut fit également remettre à Berlin une note par laquelle il refusait’ aussi nettement que possible d’adhérer au traité de Saint-Pétersbourg protestait contre l’étendue démesurée des nouvelles acquisitions de la Prusse, et exprimait son étonnement de ce que cette puissance parlât de l’acceptation du traité par l’empereur, au mois de décembre précédent. Tout ce qui s’était passé à cette époque, ajoutait-il, avait été d’une nature tout à fait indéterminée, et semblait annoncer de nouvelles négociations, mais non une occupation immédiate (1). Il était facile de prévoir, d’après cela, qu’en ne, cédant pas sur ce point on amènerait une rupture ouverte entre les deux puissances allemandes, ce qui devait assurer à l’est la prépondérance de l’autocratie russe, et à l’ouest celle de la République française. Catherine apprécia sur-le-champ les immenses avantages de cette situation. Il devenait moins important pour elle de s’ériger en arbitre entre la Prusse et la Pologne, maintenant qu’elle allait avoir à profiter de la discorde qui s’étalendorf, ainsi que d’après ta correspondance de Sicvcrs (Blum, De/<&tCM)Y~~Y<;M.) (1) D’après les dépêches de Thugut (archives de Vienne).