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GUERRE ET DIPLOMATIE EN AVRIL ET EN MAI. !)79

s’élever au trône de Pologne, était consterné et abattu quant à la plupart de ses compagnons, ils continuèrent à accabler l’envoyé russe de demandes de places, de pensions, d’indemnités. Ils haïssaient sincèrement la Prusse mais, pour ce qui regardait la Russie, ils ne voulaient que sauver les apparences aux yeux de la Pologne comme aux yeux.da l’Europe. Ils alléguaient donc sans cesse le serment qui leur interdisait la convocation de la diète. Enfin Sievers, qui les méprisait du fond du eceur et qui aurait volontiers dissous la confédération, eut recours j~ un expédient il proposa de rétablir une des magistratures de l’ancienne const{.tution.Ie conseil permanent, supprimé et; 17M, et de laisser agir ce conseil, qui serait légalement chargé de convoquer la diète, indépendamment du partage, d’ailleurs, la diète était in.dispensable, car, après le renversement de la constitution de mai. il fallait décider quelle serait à l’avenir la forme du gouvernement,

Le roi Stanislas, qui était parti de Varsovie pour Grodno, ~ur l’ordre de Sievers, avait prétexté une maladie pour s’arrêter à Bialystock, c’est-à-dire moitié chemin. Sans ressources, sans amis, sans influence, suspect à tous les partis et soumis à une oppressive surveillance par l’ambassadeur russe, il se trouvait dans la plus misérable des situations, Plusieurs fois il avait supplié Sievers, en pleurant amèrement, de permettre qu’il déposât la couronne mais l’ambassadeur, qupique toujours poli et amical, avait constamment rejeté cette prière ¡ il fallait, en effet, que l’acte de cession fût revêtu d’une signature royale. Cependant la faiblesse avait aussi ses armes, avec lesquelles elle pouvait il chaque instant arrêter et contrarier ses vainqueurs. Stanislas voyait les inquiétudes que l’opposition de l’Autriclie causait à ses oppresseurs, il savait que les victoires remportées en Belgique fortifiaient dans toute l’Europe l’influence de l’empereur, que les ambassadeurs étaient soucieux et irrités, que Buchholz, en particulier, n’avait plus d’autre désir que celui d’en finir promptement, n’importe de quelle manière, et il prenait plaisir à tout entraver par son immobilité. Il chercha en secret à nouer de nouvelles intelligences avec les émigrés de 1791,qui avaient trouvé le meilleur accueil à Vienne età Dresde, et ceux-ci se prêtèrent à ses vues, quoiqu’ils n’éprouvassent que