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234 DEUXIÈME PARTAGE DE LA POLOGNE. é

pas pour marcher sur Paris que Cobourg devait l’appuyer miïii.airement, et occuper les places de Lille et de Valenciennes jusqu’à la paix.

Ces ouvertures, faites en présence de Louis-Philippe de Chartres, montrent que Dumouriez ne songeait, nullement à appeler au trône la maison d’Orléans; la coopération seule des alliés excluait toute idée de ce genre. Dumouriez dit à cet égard toute la vérité le 2G, après l’arrivée de trois commissaires du ministère des relations extérieures, lorsqu’il traita devant eux de calomnie insensée toute allusion à des plans orléanistes. il était d’aiUcurs dans la plus grande irritation, et dit aux commissaires les choses les plus amères sur la Convention et sur la situation des affaires à Paris. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsque ceux-ci lui proposèrent d’anéantir la Convention, en se mettant à la tête ùesJacobins et en substituant le club a l’Assemblée (1)? H rejeta cette proposition avec la plus violente indignation cependant il revit encore une fois les commissaires a Tournay, dans la soirée du 27. Il avait brûlé ses vaisseaux, mais sa connance était entière. H peignit avec son ardeur habituelle la bassesse de la Convention, le système de spoliation qui régnait a Paris, la fidélité de son armée qui le suivrait comme une troupe de mamelouks contre les scélérats de la capitale et lorsqu’enfin les commissaires lui proposèrent de nouveau de se mettre à la tête des Jacobins de la république, il répondit par une autre proposition il demanda que les Jacobins réparassent leurs crimes passés en se soulevant contre la Convention et. en délivrant la famille royale; puis il congédia les commissaires, après leur avoir enjoint de lui communiquer au bout de cinq jours la décision du club.

On a traité cette franchise d’inconcevable et on lui a attribué l’insuccès de l’entreprise mais les plans de Dumouriez étaient déjà connus à Paris depuis plusieurs jours. Le général n’avait pu ni songer à une conspiration ni s’entourer de mystère, car il avait dû, avant tout, s’assurer des sentiments de ses troupes, et plusieurs ofnciers démocrates, avaient aussitôt rendu compte à Paris de ce qui se passait (J). Si l’armée lui demeurait fidèle, la (1) Dumouriez a Beu.mormUe, 29 mars (lettre lue le 2 avril a la Cnnvention) et dans ses A!~M!’)’<M. D’après le proces-verbat redi.gé par les commissaires pour ta QonvCnHon, il semb)eratt uu’Hs n’ont fait qu’écouter les plans du général,