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212 Mt)X~MË PARTAGE DE LA POLOGNE.

de la garnison de Paris ne fit que faciliter de nouvelles émeutes dans la capitale, sans fortifier beaucoup l’armée contre les Autrichiens. Il importait donc de marcher rapidement en a\ant, et d’atteindre Amsterdam avant que les Allemands du côté de l’Est, et les Anglais du côté de l’Ouest, pussent venir au secours de cette ville. En conséquence, Dumouriez donna à Miranda l’ordre de porter son corps de troupes à trente mille hommes en appelant à lui des renforts de l’armée de Valence, de s’emparer aussi promptement que possible de Macstricht et de Venloo, et de s’avancer ensuite en toute hâte sur Nsmégue. Si ce plan réussissait, il pensait être maître de toute la Hollande, et, dans son orgueil présomptueux, il se voyait déjà au but d’une entreprise à peine commencée. x Aussitôt que j’aurai fait éclater la Révolution à Amsterdam, disait-il, je rétrograderai sur Utrecht, emmenant avec moi comme auxiliaires, selon toute probabilité, des troupes hollandaises augmentées encore d’un renfort de vingt-cinq bataillons d’infanterie belge que va lever Thouvenot. Si j’avais plus de temps devant moi, je procéderais plus régulièrement; mais il s’agit ici de combattre en désespérés, de porter partout la crainte et la surprise, de vaincre ou de mourir; c’est le seul moyen qui nous reste, dans les circonstances présentes, pour sauver la République. )’

On voit que Dumouriez se trouvait dans la même situation et dans la même disposition d’esprit que cinq mois auparavant, lorsqu’il était .à Montmédy en face du duc de Brunswick. Alors, il voulait se jeter à gauche sur la Belgique pour y porter la surprise et l’effroi maintenant, dans un cas tout aussi désespéré, pour résister aux forces toujours croissantes des Autrichiens, il cherchait son salut dans une diversion propre à dérouter l’ennemi. Seulement, son ardeur était encore excitée ici, et sa situation aggravée, parla mésintelligence qui régnait entre lui et les pariis qui possédaient le pouvoir à Paris. Il n’avait plus rien à espérer de la France; il songeait, au contraire, à attaquer avec les troupes belges ethollandaises, non-seulement lesAutrichiens, mais surtout les Jacobins.

Le 17 février 1793, ses troupes passèrent donc la frontière hollandaise près de Berg-op-Zoom. Il s’avança avec toute son impétuosité habituelle, augmentée encore par le désespoir; le