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ANCIENNE POLITIQUE DE LA’RUSSIE. Hi_

tion, et à l’unir indissolublement à la Saxe; la Prusse, au contraire, aurait volontiers affranchi la Pologne de toute influence étrangère, mais en la laissant pauvre et impuissante à l’intérieur. Cette différence de manières de voir n’amena pourtant pas encore de rupture. Les tendances de plus en plus belliqueuses des Jacobins de France rendaient tous les jours l’amitié de la Prusse plus précieuse aux yeux de l’Empereur Léopold se décida donc, le 7 février 1792, à signer le traité d’alliance définitif, tout à fait d’après les idées prussiennes; puis il promit sa protection, non à la nouvelle constitution, mais a une libre constitution polonaise, quelle qu’elle fût. Toutes les puissances européennes, la Russie la première, devaient être invitées à entrer dans cette alliance.

L’impératrice Catherine apprit ces événements avec une indignation qu’elle ne chercha pas à dissimuler. La nouvelle alliance des ~ours allemandes réduisait pour longtemps, il est vrai, la Pologne à l’impuissance; mais, au lieu de laisser, comme depuis 1775, la tutelle de cet État tombant en ruines aux seules mains de la Russie, cette alliance avait pour but, au contraire, de la confier aux trois cours réunies. Catherine était résolue à s’y opposer à tout prix. Elle ne ressentait que haine et mépris pour la Pologne; les injures que ses partisans subissaient chaque jour à Varsovie, rien que parce qu’ils étaient ses amis, excitaient chez elle une colère concentrée aussi était-ce avec une vive satisfaction qu’elle voyait la faiblesse et l’incapacité dont le nouveau gouvernement pblonais faisait preuve dans le maniement des affaires. Dés le mois de mal t79l, elle avait ordonné au général’ Soltytoff de réunir prés de Polozk une armée de quarantedeux mille hommes, et au prince Potemkin de tenir les forces plus imposantes encore de l’armée du Danube prêtes à soutenir cette première armée ~). Lorsqu’elle eut conclu au mois d’août un armistice avec les Turcs, ses armements contre la Pologne "prirent encore plus d’activité et d’importance les chefs polonais du-parti tombé trouvaient en Russie un accueil flatteur, et y recevaient les promesses les plus formelles tout était prémédité pour anéantir l’oeuvre du 3 mai, et pour courber plus que. jamais (1) MHiutin, Guerre de J 799,1, 3.