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l’office, la buanderie, la cave, la chambre des enfants, la salle à manger, ou la chambre de madame : là, comme dans votre propre élément, vous pouvez rire, et batifoler, et crier, en pleine sécurité.

Lorsqu’un domestique rentre ivre et ne peut pas se montrer, vous devez tous vous entendre pour dire à votre maître qu’il est allé se coucher très-malade ; sur quoi votre maîtresse sera assez bonne pour faire donner quelque chose de réconfortant à ce pauvre domestique.

Quand vos maîtres vont ensemble dîner en ville, ou en soirée, vous n’avez pas besoin de rester plus d’un au logis, et même il suffira d’un gamin, si vous en avez un, pour répondre à la porte et prendre soin des enfants, en cas qu’il y en ait. Qui de vous restera doit se décider à la courte-paille, et celui sur qui le sort tombera peut avoir pour consolation la visite d’une bonne amie, sans courir le danger d’être surpris avec elle. Ces occasions-là ne doivent pas se manquer, elles viennent trop rarement ; et rien ne périclite tant qu’il y a un domestique à la maison.

Quand votre maîtresse ou maître rentre, et a besoin d’un domestique qui se trouve être dehors, votre réponse doit être qu’il n’y a qu’une minute qu’il vient de sortir, demandé par un de ses cousins qui se meurt.

Si votre maître vous appelle par votre nom, et qu’il vous arrive de répondre à la quatrième fois, vous n’avez pas besoin de vous presser ; et si l’on