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Les princes dans leur bas âge, leur enfance et leur jeunesse, ont fait preuve, à ce qu’on nous raconte, de facultés prodigieuses, et ont dit des choses surprenantes, étourdissantes : l’étrange chose ! tant de princes pleins d’espérances, et tant de rois ignominieux ! S’il leur arrive de mourir jeunes, ils auraient été des prodiges de sagesse et de vertu : s’ils vivent, ce sont souvent des prodiges, en effet, mais d’une tout autre espèce.

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La politique, dans le sens usuel du mot, n’est que corruption, et par conséquent d’aucun usage pour un bon roi ou un bon ministre ; c’est pourquoi les cours sont si pleines de politique.

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Silène, le père nourricier de Bacchus, est toujours porté par un âne, et a des cornes à la tête. La morale de ceci est que les ivrognes sont menés par les sots et ont grande chance d’être cocus.

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Vénus, une belle et bonne dame, était la déesse de l’amour ; Junon, une terrible mégère, la déesse du mariage, et toujours elles furent ennemies mortelles.

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Ceux qui sont contre la religion doivent nécessairement être bêtes ; c’est pourquoi nous lisons