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étaient le refroidissement de Swift à son égard, et le tort que faisait à sa réputation la nature ambiguë de leurs rapports.

Touché de ce qu’il y avait de fondé dans ces reproches, Swift se considéra comme tenu à une réparation envers sa pupille et offrit de l’épouser ; mais à une condition, — que les gens forts la lui reprochent, si bon leur semble, — à condition que le mariage resterait secret. En donnant cette satisfaction à celle qui lui représentait le devoir, il ne voulait pas porter à l’autre un coup funeste.

Ce mariage, qui, n’ayant d’autre but que de rassurer la conscience et de calmer la jalousie de Stella, fut non-seulement secret, mais purement nominal, ce mariage n’en était pas moins un grand sacrifice ; et, après la cérémonie, Swift paraît avoir été dans un état d’esprit épouvantable, car il lui fallut plusieurs jours de réclusion avant de pouvoir reprendre avec Stella son train de vie habituel.

Une fois marié, Swift chercha à refroidir de plus en plus Vanessa ; il lui procura plusieurs partis, tous repoussés ; il essaya même de lui faire quitter l’Irlande ; mais ces tentatives ne firent qu’exciter à son tour la jalousie de Va-