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muns qu’on est toujours sûr de rencontrer dans celles fabriquées par l’aumônier de la prison ou par les faiseurs de complaintes. La menace qu’elles faisaient d’une liste de leurs noms, crimes et lieux de rendez-vous, déposée en mains sûres, servit longtemps à prévenir le renouvellement de leurs méfaits, qui avant étaient si fréquents.


Je vais subir la juste punition de mes crimes prescrite par la loi de Dieu et par celle de mon pays. Je sais qu’il a toujours été d’usage que ceux qui viennent ici se fassent faire des discours qu’on leur crie aux oreilles lorsqu’ils vont à l’échafaud, et vraiment ce sont de tels discours que, si ignorante et illettrée que soit notre confrérie, il y a de quoi rendre un homme honteux de se voir mettre sur le dos tant de stupidités et de mauvais anglais, même lorsqu’il va au gibet. Ils contiennent de prétendus renseignements sur notre naissance et notre famille, sur le fait pour lequel nous allons mourir, sur notre sincère repentir, sur notre profession de foi religieuse. Je ne puis m’attendre à être traité autrement que mes prédécesseurs.

Quoi qu’il en soit, ayant eu une éducation d’un ou deux degrés au-dessus de ceux de mon rang et de ma profession, j’ai réfléchi, depuis mon emprisonnement, à ce qu’il serait convenable pour moi de dire en cette occasion.