DERNIÈRES PAROLES
D’EBENEZER ELLISTON
Les parents de ce malfaiteur étaient, à ce que dit Faulkner, de rigides dissenters (dissidents). Ils lui avaient donné une bonne éducation, l’avaient mis en apprentissage chez un tisserand de soie, et l’avaient établi dans cette profession, qu’il changea graduellement contre celle de beau monsieur, de joueur et de voleur avec effraction. À cette époque, les rues de Dublin étaient infestées de voleurs, qui attachaient et bâillonnaient les passants après les avoir dévalisés et maltraités. Swift composa ce prétendu discours, afin de venir en aide à la police. L’effet en fut excellent, la supercherie n’ayant point été soupçonnée par les bandits, qui avaient pris part aux déprédations d’Elliston, et qui crurent d’autant plus à l’authenticité de ses paroles, qu’elles ne contenaient aucun de ces lieux-com-