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pleines dans mon calcul de cet événement. Je dois confesser que cette censure, prononcée d’un air de certitude, dans une affaire qui me touchait de si près, et par un grave et judicieux auteur, ne m’émut pas médiocrement. Mais bien que je ne fusse pas en ville à cette époque, cependant plusieurs de mes amis, que leur curiosité avait conduits à être exactement informés (car pour ma part, n’ayant aucun doute à ce sujet, je n’y pensai pas une seule fois), m’assurèrent que j’étais resté en deçà d’une demi-heure ; ce qui (j’exprime ma propre opinion), est une erreur de trop peu d’importance pour qu’il y ait lieu à se tant récrier. Je me bornerai à dire qu’il n’y aurait pas de mal si cet auteur était dorénavant un peu plus soigneux de la réputation des autres, aussi bien que de la sienne. Il est toujours bon qu’il n’y ait pas eu d’autres méprises de ce genre ; s’il y en avait eu, je présume qu’il m’en aurait averti avec aussi peu de cérémonie.

Il est une objection contre la mort de M. Partridge qui m’a été faite quelquefois, quoique, il est vrai, sans beaucoup d’insistance : à savoir qu’il continue à écrire des almanachs. Mais il n’y a rien là qui ne soit commun à tous les gens de cette profession. Gadbury, Poor Robin, Dove, Wing, et plusieurs autres, publient chaque année leurs almanachs, quoique plusieurs d’entre eux soient morts avant la révolution. La raison naturelle de ceci est, je pense, que tandis que c’est le privilège des auteurs de vivre après leur mort, les faiseurs d’alma-