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j’ai fait de cette douloureuse aventure un roman intitulé Stella et Vanessa, qui peut me rendre suspect de partialité et me faire récuser comme juge et partie. Cependant je viens de réviser les pièces du procès, et, tout frais de cet examen, j’espère parvenir à oublier ce que j’ai écrit jadis, pour ne me souvenir que de ce que j’ai lu hier.

Lorsque Swift était à Moor-Park, il s’y trouvait aussi une orpheline nommée Esther Johnson, une protégée du baronnet. Son éducation avait été fort négligée : Swift lui donna des leçons.

Quand Swift s’établit à Laracor, Esther vint fixer sa résidence auprès de son ancien précepteur. L’enfant était devenue une jeune fille ; mais elle ne devait pas demeurer chez Swift, et la présence de mistress Dingley, femme d’un certain âge, qui ne la quittait jamais, devait fermer la bouche à la calomnie.

Quelles étaient les vues de Swift et des deux femmes dans cet arrangement ? on l’ignore, et sur ce point, comme sur la plupart des faits de cette histoire, on est réduit aux conjectures.

Quoi qu’il en soit, un parti peu avantageux se présente pour la jeune fille ; Swift, qui était