Page:Swift - Opuscules humoristiques - Wailly - 1859.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le à Walter Scott dont les jugements sont empreints d’une si sereine impartialité, avait une foi sincère, la foi qui agit, et qui passa sa vie sur la brèche à défendre l’Église anglicane, même contre ses amis politiques, soit considéré par les esprits superficiels comme un mécréant ; qu’ils traitent d’intrigant, de coureur de places, ce publiciste si influent qu’il put écrire à lord Oxford, enfermé pour crime de haute trahison dans la Tour de Londres, en lui demandant de partager sa prison, cette phrase significative : « C’est la première fois que je vous aie jamais sollicité en ma faveur, et si vous me répondez par un refus, ce sera la première requête que vous m’aurez jamais refusée ; » qu’ils traitent d’égoïste, de cœur sec et intéressé, celui qui, ayant à opter entre ce même Oxford disgracié qui s’exile et Bolingbroke triomphant qui réclame son assistance au nom de la reine et du ministère, auxquels rien ne coûtera pour reconnaître ses services, n’hésite pas à laisser la prospérité pour suivre l’infortune ; qu’ils accusent d’avarice ce vicaire de Laracor qui s’imposa de grands sacrifices d’argent pour remettre son église dans un état décent, et pour améliorer la position de ses