Page:Swift - Opuscules humoristiques - Wailly - 1859.djvu/190

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sur le gond d’en bas, qui se serait brisé si le Doyen n’était venu par hasard à son secours.

Un trou dans le plancher de la chambre des dames, menaçant à toute heure de rompre quelque jambe.

Deux infernales pointes de fer se dressant sur le bois de lit du Doyen, ce qui le met en danger de se casser le tibia lorsqu’il se lève et qu’il se couche.

Les domestiques des dames et du Doyen prenant vite les manières et les habitudes de volerie indigènes ; les dames elles-mêmes très-corrompues ; le Doyen toujours à jeter feu et flammes, et en danger ou de perdre tout ce qu’il a de chair, ou de tomber dans la barbarie par amour de la paix.

Mistress Dingley, pleine de soins pour elle-même, et de négligence et de bévues pour ses amis ; Mistress Johnson malade et sans assistance ; le Doyen sourd et faisant du mauvais sang ; la femme de chambre gauche et pataude ; Robert fainéant et oublieux ; William, un impertinent, ignorant et suffisant faquin ; Robin et la bonne, les deux grands et uniques soutiens de la maison.

Bellum lacteum, ou la guerre lactée entre le Doyen et la clique de Quilca ; celle-ci revendiquant son privilége de ne pas traire avant onze heures du matin ; tandis que mistress Johnson a besoin de lait à huit heures pour sa santé. Dans cette bataille le Doyen a remporté la victoire ; mais la clique de Quilca recommence à se révolter, car il est aujourd’hui près de dix heures, et mistress Johnson n’a pas son lait.