arts que par grâce spéciale ; et ce fut aussi par grâce spéciale, on peut le dire, que sir William Temple le garda comme secrétaire, car il ne le trouvait pas suffisant pour l’emploi.
Ce même Temple, autre contraste, lorsque Swift le quitta pour prendre possession d’un bénéfice en Irlande, n’a de cesse qu’il ne revienne, et non-seulement ne veut plus se séparer de lui, mais, en mourant, lui lègue le soin de publier ce qu’il laisse d’écrits.
Éditeur des œuvres de cet homme d’État, Swift n’obtient rien de Guillaume III, à qui il les a dédiées, et qui avait promis pour lui au défunt une prébende de Canterbury ou de Westminster, tandis que de lord Berkeley, qui, pour lui avoir aussi manqué de parole, est traité par lui fort vertement, il obtient du moins le vicariat de Laracor en Irlande.
Cet Irlandais, qui se regarde comme en exil dans son pays, ne parvient pas à fixer ailleurs sa résidence ; cet Irlandais, toujours prêt à dire du mal de l’Irlande, expose pour elle sa fortune, sa liberté, sa vie, et la sauve, pour près d’un siècle, de l’asservissement dont l’Angleterre la menace.
Ce grand politique a par conviction, comme