Page:Swift - Opuscules humoristiques - Wailly - 1859.djvu/154

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prendre un dessin exact du théâtre de la Haye, comme modèle d’un nouveau ici. Mais que peut faire à lui seul un particulier dans une entreprise si publique ? Il n’est pas douteux que par ses soins et son industrie, de grandes améliorations peuvent être réalisées, non seulement dans notre théâtre (ce qui est son terrain immédiat), mais en ce qui concerne nos maisons de jeux, commissionnaires d’hôtels, loteries, boulingrins, jeux de quilles, combats d’ours et de coqs, prix, marionnettes, spectacles ambulants, et tout ce qui a rapport aux élégants divertissements de cette ville. C’est vraiment un génie original, et je félicite notre capitale de son séjour ici où je souhaite qu’il vive et prospère longtemps, pour notre bien à tous.

Un mot encore : s’il est fait quelque démarche de l’autre côté de l’eau, à l’effet d’obtenir une charte pour établir ici une banque, je me permets de présenter une requête tendant à ce que la poésie ait sa part de ce privilége, étant une valeur aussi réelle et reposant sur quelque chose de tout aussi solide que nos fonds ; mais j’ai peur que nos voisins, qui envient notre esprit autant que notre richesse ou notre commerce, ne veuillent encourager ni l’un ni l’autre. Je crois aussi qu’il serait convenable de créer une corporation de poètes dans cette ville. J’ai été, dans mon temps, assez désœuvré pour calculer le nombre de beaux esprits qui s’y trouvent, et je vois que nous avons trois cents poètes en activité, et plus, dans l’intérieur et aux alen-