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ouvertes, pour avoir de l’air, laissez les livres ou autres objets sur le rebord de la fenêtre, afin qu’ils puissent prendre l’air aussi.

Quand vous balayez la chambre de votre maîtresse, ne vous arrêtez jamais à ramasser les chemises, mouchoirs, barbes sales, pelotes, petites cuillers, rubans, pantoufles, ou quoi que ce soit qui se trouve sur votre chemin ; mais balayez le tout dans un coin, et alors vous pouvez le prendre d’un seul coup, et économiser le temps.

Faire les lits par la grande chaleur est une besogne fort pénible, et vous serez exposée à suer ; c’est pourquoi, quand vous voyez les gouttes vous tomber du front, essuyez-les à un coin du drap, afin qu’on ne les voie pas sur le lit.

Quand votre maîtresse vous envoie laver une tasse de porcelaine, et que la tasse tombe, rapportez-la et jurez que vous l’aviez à peine touchée qu’elle s’est brisée en trois morceaux : et ici je dois vous prévenir, aussi bien que tous vos camarades, que vous ne devez jamais être sans excuse ; cela ne fait pas de mal à votre maître, et cela atténue votre faute ; comme dans ce cas, je ne vous loue pas d’avoir cassé la tasse, mais il est certain que vous ne l’avez pas fait exprès, et il n’est pas impossible qu’elle se soit brisée dans votre main.

Vous avez quelquefois envie de voir un enterrement, une dispute, un homme qu’on va pendre, une noce, une entremetteuse attachée au cul d’une charrette, ou autre chose de ce genre ; lorsque la