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de l’esprit

leurs talens en matiere de galanterie. Au lieu de drapeaux, ils portoient certaines machines très-curieuſes, dreſſées au haut de quelques perches, & très-ſemblables aux Armes du Dieu des Jardins, avec leurs dépendances. C’étoient autant d’ombres, ou de figures, de tout le Myſtere amoureux, ou bien autant de trophées érigés par le beau Sexe en memoire de ſes triomphes. Une autre circonſtance plus remarquable encore, c’eſt que dans une certaine Ville de l’Attique, toute la Ceremonie ſe dépouilloit de tout ce qu’elle avoit d’emblematique, & de figuré. On les celebroit in puris naturalibus ; & les Pelerins ne s’arrangeoient pas en differentes bandes, mais en differens couples.

On peut tirer la même concluſion de la Mort d’Orphée, un des Fondateurs de ces Rites, qui fut dechiré par les Femmes, parce qu’il refuſoit de leur communiquer ſes Orgyes, oui, comme diſent les autres, parce qu’il s’étoit privé des témoins des plaiſirs qu’il avoit goutez avec ſa Femme, pouſſé à cette inhumanité par la douleur de l’avoir perdue.

Sans m’arrêter plus long-tems aux Fanatiques du Paganiſme, je remarque