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JUSTIFICATION

ſi indigne, comment peut-on eſperer, que les Sciences les plus utiles faſſent jamais des progrès conſiderables ?

M. Partrige auroit certainement honte de ſa Conduite peu généreuſe à mon égard, s’il ſavoit ce qu’en penſent les Univerſitez étrangéres ; mais, je m’intereſſe trop à la Réputation d’un ſi illuſtre Compatriote, pour rendre public tout ce que je ſai là-deſſus. Cet Eſprit d’Envie & d’Orgueil, qui ſuffoque en leur naiſſance tant de beaux Genies, qui ſans elles s’éleveroient dans notre Païs, n’eſt pas encore extrémement en vogue parmi les Savans étrangers ; & la néceſſité de faire mon Apologie m’excufera, ſi j’oſe déclarer ici au Lecteur, que j’ai reçû plus de cent Lettres de felicitation ſur mon Eſſay Aſtrologique, de differentes Parties de l’Europe, juſqu’à la Moſcovie incluſivement. J’ai même lieu de croire, qu’aux Bureaux, on en a retenu, & ouvert, un bon nombre d’autres. J’avoue que l’Inquiſition de Lisbone a trouvé à propos de bruler mes Prédictions, & de condamner d’Hereſie l’Auteur, & les Lecteurs. Mais, j’eſpere, qu’on voudra bien s’en prendre au triſte état où les Bel-